Get the rythm, une histoire de vélo

mercredi 18 janvier 2017



C'est une question de rythme. Mon système nerveux semble excité, de grands élans, de petits tremblements, une envie d'envoyer un peu balader ce qui semble lui manger l'espace... mon système est en légère surcharge.
Distance oblige, nous n'avons jamais été ensemble sans discontinuité plus de 3 semaines jusqu'à présent (je souris un peu à la relecture, ça semble si petit une fois écrit) et ça va maintenant bientôt faire trois semaines, 7 jours sur 7 ensembles, à se voir tous les jours et a passé la journée ensemble rien que tous les deux. J'imagine que c'est une réalité différente de celle des couples qui peuvent se voir à l'envie ou quotidiennement, et ce depuis le commencement. Notre réalité à nous, c'est la quête de présence, la distance des corps alors que les mains se cherchent et que l'esprit pointe jusqu'à des centaines de kilomètres. Alors le quotidien partagé sur plus de quelques jours, c'est une chose dont j'avais envie en réalité. Je me languissais un peu de pouvoir saisir ce quotidien, il me semblait manquer, louper, passer à côté de choses douces et secrètes. Il y a de ça, vraiment, sincèrement... mais pas que.
Il s'agit là encore de démystifier une situation imaginée. Il s'agit de passer outre les images projetées par son propre imaginaire. Évident et limpide est le fait que se voir pour plus de deux jours permet à l'émotionnel plus de sérénité, pour parler clairement, je me sens moins telle une boule à neige dont les flocons virevoltent en tous sens, sans jamais se poser et tout en se cognant parfois contre les parois. Nous avons le temps de prendre le temps. Et c'est bien, c'est différent. Seulement, je pense que l'on attribue au couple un statut de super-héro dont le costume lui pèse trop.

Le couple est à mes yeux un tandem, c'est une question à la fois d'envie de pédaler, d'envie de laisser les roues enfiler les mètres sans plus pousser, juste pour profiter du vent au creux du coup et dans les cheveux, entre les cils et sur les pommettes fraîches ; de rythme d'équilibre et d'amusement. Toute personne ayant pratiquer le vélo, ne serait-ce qu'une seule fois, sait également combien la pause est essentielle. Elle apporte relaxation, détente, revigoration et permet de mieux apprécier le reste du voyage. Je crois que c'est tout pareil pour ce qui est du couple. Une personne en couple n'échappe pas à ce besoin qui saisit tout à chacun de se créer son propre espace, de respirer. Personnellement, je ne sais pas non plus rester avec une amie plus d'une semaine sans avoir des petits temps à moi, je ne pense pas faire exception en ce domaine. Je me suis dit que les sentiments que je ressens actuellement pour mon compagnon changeaient la donne, qu'à eux seuls, ils sauraient modifier les besoins et nous permettraient de rester ensemble comme en symbiose. Les sentiments sont là, ils sont beaux, ils rendent toute chose, toute ébahie et un peu comiquement dépassée mais ce ne sont pas des pouvoirs surnaturels. Un couple fonctionne comme toute autre relation, il est basé sur un je et sur un tu. Le nous est l'union de ces deux entités, il n'existe pas sans ces deux individualités. Le groupe est formé d'unités qui se rassemblent, chercher à annihiler se fait, c'est aller à l'encontre même de ce qui constitue ce groupe. Ce couple. Finalement, je trouve sain que chacun conserve son espace, sa petite coquille car se ressourcer, soit être au mieux avec soi-même, permet de prendre soin de soi et a fortiori de prendre soin du couple.
Et surtout, surtout, il ne faut pas se culpabiliser. On a le droit d'avoir envie de temps pour soi ; on a le droit d'avoir envie de passer toutes ses journées avec notre compagnon ;  on a le droit d'avoir besoin de beaucoup de câlins, pour se rassurer, pour avoir moins peur, parce qu'on désire l'autre ; on a le droit de ne pas avoir envie de câlins ou d'étreintes à ce moment précis ; on a le droit... On se culpabilise trop en frottant sèchement nos émotions à un modèle que l'on s'est insidieusement fabriqué à partir de représentations imposées, n'étant finalement pas moins que des décors de théâtre factices.

Pour certaines personnes ce post semblera certainement couler de source, pour d'autres peut-être résonnera-t-il plus justement, nous sommes plus ou moins instinctifs, cérébraux, expérimentés, vierges. Je me dis que ce qui compte c'est d'accueillir nos différentes émotions, positives comme négatives et de ne pas les juger.
Et de profiter de l'instant présent, avec nos émotions et sans jugement envers nous-même.

Et vous, que pensez-vous de cette question de rythme pour gérer la distance ?

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